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29 janvier 2016 5 29 /01 /janvier /2016 11:17
Symbole du labyrinthe : Thésée, le fil d’Ariane
et le Minotaure.
Cette antique légende nous vient de Crète. Elle nous apprend qu’autrefois vivait en Crète une créature terrifiante, mi-homme, mi- taureau, que le Roi Minos tenait enfermée dans le Palais de Cnossos. Ce monstre, le Minotaure, était retenu dans le labyrinthe construit par l’architecte Dédale. Il se nourrissait uniquement de chair humaine. Chaque année, Minos exigeait des Athéniens qu’ils lui fournissent sept jeunes gens et sept jeunes filles pour les sacrifier au Minotaure. Thésée, fils du roi d’Athènes, se proposa en offrande. Or sa motivation était de tuer le Minotaure. Minos avait une fille nommée Ariane qui tomba amoureuse de Thésée. Contre la promesse qu’il la prenne pour épouse, elle donna au jeune Thésée une pelote de fil afin qu’il puisse, après avoir vaincu le Minotaure, retrouver son chemin. Ce qui fut fait. Thésée sortit sain et sauf du labyrinthe et quitta la Crète avec Ariane à son bras.
Ce mythe est l’un des plus anciens du monde occidental avec le culte de Mithra. On peut le lire comme une expérience initiatique.
Thésée ne craint pas de pénétrer dans un espace interdit – ou du moins inconnu et donc par ce fait dangereux -, ténébreux, pour y défier le Minotaure, symbole de puissance diabolique puisqu’il dévore tous les humains à sa portée. Or en sortant vainqueur de cette épreuve, Thésée se hisse au rang de héros : il a délivré le peuple et surtout il a osé affronter le mystère, l’inconnu, le danger, la peur. Il s’est mesuré à un être étrange, doté d’une force et de pouvoir inconnus et malgré tout l’a terrassé, donnant ainsi la preuve de sa propre force et de sa confiance projetant ainsi sa propre puissance.
Tous ceux qui s’engagent dans les méandres du labyrinthe ne tuent pas le Minotaure au premier essai.
Comme dans les méandres de tous les labyrinthes où l’homme s’aventure, la seule technique est de procéder par essais successifs – interrogations, réflexions-. Si l’on se trompe, ne pas hésiter à revenir sur ses pas et s’engager dans une autre orientation, un autre chemin, une autre réflexion, une autre étude.
On peut aussi s’aider d’un fil comme Thésée. Les rites initiatiques, comme le mythe du labyrinthe symbolisent le difficile apprentissage de la vie où la connaissance ne s’acquiert qu’au prix d’épreuves et surtout du dépassement de sa propre faiblesse, de sa propre ignorance. Non l’aventure ne se limite pas uniquement à l’exploration du monde. Avant il faut pénétrer au plus profond de soi comme le stipule le célèbre acronyme V.I.T.R.I.O.L. que d’aucuns découvrent dans l’immuable Cabinet de réflexion.
Jung voyait dans le labyrinthe un archétype qui appartient à l’inconscient collectif de l’humanité. D’ailleurs on retrouve ce symbole dans de multiples civilisations – Grecque et aussi au sein de nos Cathédrales.
Le voyage initiatique doit être interprété comme une image du développement personnel, la recherche d’une meilleure connaissance de soi. Dans cette quête, le psychologue peut faire office du fil d’Ariane : il fournit des repères et aide à vaincre les obstacles – les blocages, les interrogations – qui empêche l’individu de progresser dans la découverte de lui-même. A défaut d’un thérapeute, les Parents, l’Ami, l’Initié, le Parrain, le Maître, l’Enseignant, enfin, l’Archétype du Père nous donne, par son exemple et ses conseils, ce fil d’Ariane.
L’investigation du monde obscur que chacun porte en soi est le moyen de trouver sa propre voie et le moyen de se réaliser pleinement. Cette exploration peut prendre différentes formes : observation, interrogation sur le pourquoi le choix de telles paroles ou actions, sur la recherche de la motivation à faire ou être…, sur le qui suis-je ? Sur le pourquoi de ma naissance hic et nunc, dans cette famille, quelle va être mon orientation ? Répondre à ces questions : qui suis-je, d’où je viens, où vais-je et pourquoi ? Quelle est la raison de ma naissance et mon but dans cette vie ? Etc.
Le moyen d’acquérir notre liberté est d’agir en connaissance de cause pour notre bien et aussi pour celui de notre entourage. C’est le moyen d’avoir confiance et donc d’agir avec (con) foi (fiance) dans la vie.
Nous sommes tous des conquérants de l’impossible. Chaque victoire sur nous-même est un coup asséné sur le Minotaure qui représente l’obstacle à notre réalisation. Or nous savons que ce Minotaure est multiforme. Chaque fois que nous vainquons notre ignorance et nos faiblesses, nous recréons en nous-même la puissance de Thésée. A chaque fois que nous cédons à la lâcheté, à l’ignorance, à la peur, à la facilité égoïste, nous alimentons et donc rendons plus fort le Minotaure.
Le choix nous appartient. N’oublions pas que nous sommes notre pire ennemi ou notre meilleur ami.
Nous savons que chaque fois que nous osons regarder la Lumière en face, celle-ci nous révèle les ombres sinueuses de notre obscur labyrinthe intérieur.
Je vous invite à lire « Initiés, symbolisme et lieux magiques » ISBN 2-84461-020-X de Guy Tarade qui fut et est toujours mon fil d’Ariane depuis plus de 50 ans.
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