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20 septembre 2011 2 20 /09 /septembre /2011 14:45

Dans l’Odyssée, Homère écrivait «  notre vie est un voyage dans l’hiver et dans la nuit, nous cherchons notre passage dans le ciel où rien ne luit. »

C’est vrai…   Où avons-nous entendu ce terme « initiatique » déjà ? que veut-il dire… surtout dans notre civilisation occidentale où l’information est reine. Il y a belle lurette que nous nous connaissons, notre vie est balisée, elle est concrète, nous savons où nous allons : nous nous instruisons, nous entrons dans la vie active, nous nous marions, nous avons des enfants que nous éduquons, nous profitons de la technique qui a réduit les distances pour parcourir le monde, nous vieillissons entourés de nos enfants et petits-enfants… Veni, vidi, vici a proclamé César.

Alors, initiation ? Peut-être oui… nous nous initions pour comprendre la problématique de nouvelles technologies : avant j’étais dans l’ignorance et maintenant je sais … qu’il me manquait une connaissance : la bureautique m’est connue maintenant, par exemple. On peut dire que l’initiation est une porte entre un état et un autre, différent.

Chez la femme, l’initiation est un passage entre l’état d’enfant à celui de jeune femme. Etat caractérisé par l’apparition des menstrues. Elle prend conscience qu’elle va donner la vie et peut-être, aussi ?, qu’elle est à la fois contenant et contenu, eau de vie et vase. C’est physique, concret, observable, les cinq sens sont alertés (même l’oreille entend la surprise exprimée). Chez l’homme comment cela se manifeste-t-il ? Chez les peuples dits « primitifs », les garçons pouvaient allez défier le lion dans la savane, ou vaincre toutes sortes de défis. Souvent le garçon devait mettre son courage, son intelligence en éveil pour revenir au sein de la Tribu avec le qualificatif « d’homme », c'est-à-dire apte, maintenant, à fonder un foyer…

Nous sommes au début du 3° millénaire et pourtant, ce terme « initiation » taraude toujours le genre humain. Qu’est-ce que s’est ? Ce terme vient du latin « initiatio, initiare, initium » – commencement, entrée. L’individu est admis à des activités particulières au sein d’une société, d’un groupe, d’une nouvelle « tribu » qu’elle soit philosophique ou religieuse. Elle confère, par l’épreuve – rite d’initiation - le statut d’une personne au sein de ce groupe.

Pourquoi ce voyage initiatique ? Y aurait-il une seconde naissance ? Oui, nous sommes nés un jour dans une clinique ou ailleurs. Nous, comme tous les mammifères, avons aspiré l’air pour la première fois et ouvert les yeux sur un monde que nous ne connaissions pas. C’est la première naissance. Alors quelle est cette volition à naître une seconde fois et pourquoi ? Tout au fond de nous-mêmes, quelque chose nous dit que la mort est une seconde naissance, à quoi ? Mystère. Qui-y-a-t-il derrière ce mystère, cette nouvelle naissance qui nous intrigue ? Qu’avait donc si bien compris Jonathan le Goéland de ce voyage initiatique ?

Que nous apprend Epiméthée, l’étourdi ? Alors que Zeus s’apprêtait à faire apparaître la Lumière, il supplia qu’on le laissa faire. Ainsi il distribua les qualités dont il disposait en dotant en nature chaque animal – pour l’un des griffes, pour l’autre des ailes, pour un troisième des nageoires  et ainsi de suite. Tous les animaux eurent des attributs qui leur permettaient d’attaquer, pour manger et se défendre contre l’attaquant. Lorsqu’arriva le tour du « Singe nu », il ne lui restait plus rien. Konrad Lorenz, ce grand naturaliste, nous démontre dans son livre « l’envers du miroir » que ce Singe nu est le seul animal terrestre qui n’a aucune spécialité corporelle. Il est incapable de voler, d’aller dans les abysses et sa vitesse à la course est ridicule face aux grands mammifères. Heureusement pour Epiméthée, son Frère Prométhée fit en sorte que ce Singe nu puisse tenir debout sur ses deux jambes et lui donna un corps droit, proche de celui des dieux. Prométhée se rendit sur son char près du Soleil et vola le feu aux dieux de l’Olympe pour le donner à la nouvelle race, humaine, assurant ainsi leur survie. Pour le punir, Zeus le condamna à être enchainé. (Ne perdons pas de vue qu’un pentagramme inversé s’inscrit dans l’Etoile Flamboyante.) Ce faisant il ouvrait l’abyssale question du « vivre ensemble »…

Il existe donc bien un rapport du fils au père et pourtant ce rapport opère d’une manière bénéfique si… cette seconde naissance se produit. Chacun d’entre nous a le pouvoir de délivrer Prométhée – le Phosphoros ou Lucifer le porteur de Lumière, s’il sait et le veut.

De nombreuses traditions qu’elles soient culturelles, spirituelles évoquent cette nouvelle naissance. Lorsque nous plongeons notre regard dans la civilisation Egyptienne, nous sommes fascinés par Isis, par la Grèce antique avec Déméter, Eleusis… D’autres mystères sont relayés. Nous lisons dans les Evangiles : « A moins de  naître de nouveau, nul ne peut voir le Royaume de Dieu » (3.3). La Table d’Emeraude est un des textes les plus célèbres de la littérature hermétique qui évoque une correspondance entre le macrocosme et le microcosme : « Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas ». Elle représente l’enseignement d’Hermès Trismégiste. La Franc-maçonnerie invoque l’acronyme « VITRIOL » qui signifie Visita Interiora Terrae Rectificandoque Invenies Occultum Lapidem  que l’on peut traduire par « Visite l’intérieur de la terre et en rectifiant tu trouveras la pierre cachée » qui est l’équivalent du « connais-toi toi-même et tu connaîtras l’univers et les dieux » qui figurait au fronton du Temple d’Apollon à Delphes et qui fut repris par Socrate.

On ne peut, non plus, oublier ici, le mythe Platonicien de l’androgynie (le Banquet 189c-193e). Au commencement les êtres humains étaient de trois sexes doubles : mâle/mâle, femelle/femelle, mâle/femelle. Ayant provoqué la colère des dieux, Zeus les sépara chacun en deux moitiés, formant les êtres humains actuels. Depuis cette séparation cruelle, les êtres humains sont condamnés à retrouver leur moitié.

Plus près de nous, au XVIII, apparait le symbole de la Colonne brisée – « Adhuc Stat » - sur les portes ou à l’intérieur des Eglises.

2006-07-18-symbole-R.E.R.jpg

Sur la porte de l’Eglise d’Utelle dans les Alpes maritimes.

 

C’est la représentation du pécheur, de l’homme déchu, enfoncé dans sa faute – la Chute du Jardin d’Eden. Cependant aussi bas que soit tombé l’homme, il lui est toujours possible de se redresser et de percevoir la Lumière. Pensez à Prométhée. Voilà ce que nous promet l’Homme libéré par son Initiation. Cette représentation est, pour nous, une image mystérieuse de l’homme. Pour le profane, elle symbolise la mort : la vie brisée.  Essayons d’être positif reconsidérons cette image triste à la 1ère lecture. Sa base est solidement établie sur la terre. Sa base est carrée, c’est un parallélépipède rectangulaire, surmonté d’un cylindre. Le carré représente, dans la Tradition, la terre, la concrétisation, la manifestation parfois obtenue d’une manière douloureuse. Ce socle est surmonté d’un cylindre dont la base est le cercle : image du ciel, donc du monde spirituel. Ce cylindre se dresse à la verticale, mais est brisé en son milieu… Cette cassure nous renvoie au Péché originel de la tradition religieuse.

Le serpent, animal chthonien par excellence, donc symboliquement raccordé à la femme, est lié à la Déesse Mère. Le serpent incite la partie féminine, la plus subtile, à manger le fruit de l’Arbre de la Connaissance, il l’initie à la connaissance du Bien et du Mal. Jusqu’alors, Adam et Eve vivaient dans une unicité inconsciente et voilà que, maintenant, ils distinguent la matérialité et l’esprit. Cet Homme – masculin ET féminin – créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, n’avait pas la faculté de penser par lui-même. Il était une image réfléchie, un reflet dans un miroir qu’il ne voyait pas. Ce péché, cet acte le fait entrer dans la liberté, dans l’autonomie de l’être qui pense par lui-même et choisit en toute connaissance de cause… avec tous les risques que cela implique. « Je suis le premier juge de mes pensées, des mes sentiments, de mes actes, et je suis le premier responsable de leurs conséquences ». Maintenant, l’Homme n’est plus limité dans sa pensée ou sa recherche. Il sait qu’il n’est pas fait uniquement de chair. Il peut et il doit, s’il le veut, monter de plus en plus haut vers le ciel sa tête, ce chef qui est le siège de sa raison et de sa spiritualité. Il doit aussi élever son cœur qui n’est autre que le siège de son intelligence émotionnelle. Il doit les amener tous 2 à la rencontre de lui –même, les amener au-delà du matériel, unir le microcosme au macrocosme et unir le fini à l’infini.

 C’est ce que représente ce voyage initiatique de la 1ère naissance à la seconde naissance.

Alors ? Lorsque l’on regarde l’anatomie d’un corps humain, quelle information devinons-nous ? Si la photo représente l’anatomie d’une femme nue : nous comprenons que nous naissons d’entre ses jambes, c’est-à-dire en bas. Nous avons été générés de la rencontre des sexes et nous en sommes le résultat. Nous nous matérialisons, comme tout mammifère, par le passage du sexe de la femme, par en bas. Citons à nouveau Platon – dans le livre IV de la République - qu’en bas, où se trouve le bébé avant de naître, il est situé dans le ventre maternel, siège des passions, des appétences de la chair ; de l’égoïsme, de l’orgueil, de l’avidité… et j’en passe.

La vie humaine est celle d’un animal, intelligent certes. D’ailleurs, sur terre, il est le seul animal qui prospère au détriment des autres. Un des rares aussi qui a le pouvoir d’ôter la vie sans nécessité et montrer ainsi son pouvoir. Par ailleurs, les paléontologues, qui sont remontés de l’homo Sapiens-Sapiens à nos origines, ne pensent pas qu’il y ait encore une évolution significative sur le plan corporel pour l’homme. Le seul moyen de progresser l’est par l’esprit.

Si nous naissons une première fois d’en bas, y a-t-il une autre naissance ? C’est dire d’en haut. Pour reprendre l’enseignement d’Hermès Trismégiste ?

Qu’y-a-t-il en haut du corps ? le visage et la bouche. Celle-ci comprend une cavité et une langue qui sont similaires à la rencontre des deux sexes pour créer la vie matérielle, concrétisée dans le corps d’en bas. Ces deux organes, bouche et langue, nécessaires à la Parole, pour certains « le Verbe », sont comme la réunion des deux organes séparés d’en bas et pourtant en une seule individualité en ce qui concerne cette langue déjà dans la bouche. Est-ce que cette deuxième naissance, celle d’en haut, ne serait pas notre interrogation ? Notre interrogation quant à cette initiation qui doit nous libérer… de quoi ? Est-ce que cette bouche n’exprime pas le résultat de cette seconde naissance ? De toute façon nous ne pouvons exprimer QUE ce que nous avons préalablement stocker dans notre mémoire, selon notre choix, conscient ou  non.

Le voyage initiatique est la route empruntée entre ces naissances : celle de la « bête » avec notre corps de mammifère et celle de l’esprit. Voyage où l’individu prendrait conscience de l’être sexué, purement corporel – chair et sang - à l’être parlant qui exprime ce qu’il a trouvé dans son fort intérieur, dans ce que les Initiés appellent le « VITRIOL ».

Naître de la parole, avons-nous songé à ce que cela représente ?

Lorsque un problème, une gêne, un souci, une incompréhension nous taraude sans que nous puissions l’exprimer, sans que nous puissions l’expliquer. Nous ne savons pas, à la rigueur nous pensons que…, nous croyons que… mais nous sommes toujours semblables au fœtus dans le ventre de la mère : nous ne sommes pas nés et certainement en état de mal-être où nous nous trouvons sans en connaître la raison. Lorsque bébé nait, a-t-il conscient d’être ? Présentement lorsque nous nous exprimons avons-nous conscience de ce que nous exprimons ? Le bébé grandit et devient vite un adulte conscient des possibilités de son corps… Nous l’avons vu dans le sport. Pour en maitriser toutes les possibilités, le sportif a d’abord conscience d’une performance possible ; ensuite il s’entraine. Il va étudier toutes les faiblesses de ce corps récalcitrant et trouver les bons gestes pour réaliser la performance.

Avons-nous conscience de nos possibilités spirituelles ? Certains disent que seulement 10% de notre cerveau est sollicité… 10% seulement : la partie visible de l’iceberg. Comment percevons-nous cet iceberg ? Comme un trésor à découvrir et utiliser ? Comme un danger pour notre bien-être quotidien balisé par les routines sécurisantes ? Et dans ces 10% combien sont réellement utilisés consciemment ? Que de perspectives enivrantes ou paralysantes nous sont encore offertes… Ne laissons pas notre raison pure et mathématicienne entacher notre volonté d’évoluer, notre créativité, notre désir de grandir en harmonie avec la Vie et sa Lumière. Depuis ce début du millénaire, avons-nous conscience des progrès techniques que nous avons accomplis ? Que connaissons-nous des progrès à faire pour « vivre ensemble »… Il semble que nous soyons toujours à l’âge de pierre… Notre cerveau reptilien a un petit frère très sympathique qui nous permet de dépasser notre dimension animale. Faisons donc confiance à ce petit frère curieux qui nous mènera sur la voie de l’esprit et ses richesses subtiles.

Il est facile de comprendre d’où nous venons : d’un mammifère et la médecine sait nous détailler de la pointe des cheveux à la plante des pieds. Nous savons que nous venons de la rencontre de deux corps, de deux sexes distincts. Nos sens nous le confirment.

Mais savons-nous d’où nous venons en esprit ? Naître en esprit n’est-ce pas faire un voyage sur notre façon de penser et se poser cette question : « y-a-t-il une ou plusieurs façon de penser ? »

Nous voilà à la porte de l’initiation, cette interrogation n’est plus corporelle, elle devient spirituelle, subtile dans son essence même – de l’esprit, rien à voir avec la religion quoique…- D’où venons-nous ? Où allons-nous, comment allons-nous faire ce voyage. A quoi sert-il ce voyage qui va de l’introspection à l’expression de nous-mêmes ?

Lorsque Freud cherchait à comprendre la « mal à dit », il recherchait où se trouvait le « mal » dans le « bien » exprimés par le patient. N’a-t-il pas découvert tout simplement l’éveil de l’être ? Il a vu le moyen et il s’est focalisé sur lui oubliant la fin. Voilà ce qu’il écrivait le 7 mai 1900 à son ami Fliess : « Pour ma juste punition, aucune des régions psychiques inexplorées où, le premier parmi les mortels, j’ai pénétré ne portera mon nom ou se soumettra à mes lois … je n’ai pas eu le dessus (de la ou sur la connaissance) et, depuis je vais cahin-caha. Voilà que j’ai déjà 44 ans et je ne suis qu’un vieil israélite plutôt miséreux ».

Il a agi en scientifique non en Sage. Il lui a manqué deux qualités : le courage d’aller vers… et l’humilité devant l’aventure. Il ignorait, alors, que la seule chose qu’il pouvait trouver face à lui-même ETAIT lui-même… il faut du courage pour aller à sa propre rencontre. Il faut du courage pour s’affronter. Lors de l’initiation, ne dit-on pas que le  pire ennemi de l’homme n’est autre que lui-même lorsque l’impétrant est face à lui-même devant le miroir ? Ce miroir qui nous montre la réflexion de notre image. L’impression que l’on retire en regardant soit le reflet du miroir, soit l’image projetée ne saurait être la même puisque les perceptions ne sont pas forcément les mêmes pour l’une et pour l’autre. Quelles sont donc les vraies couleurs ? Celles que je projette ou celles que l’Autre perçoit ? Les deux sans aucun doute possible ! Quand on regarde son reflet, cette photo, qu’y et qui voit-on réellement ? Soi ? Le regard de l’autre ? Celui que l’autre perçoit chez nous ? Son pire ennemi ou son meilleur ami ? Celui qui n’a pas le courage d’aller au devant de lui-même peut-il prendre le visage d’un Dieu ? … ou d’un leader devant les autres ? Ne trompe-t-il pas son monde et lui-même ? C’est un illusionniste, pas un homme. Il se croit et fait croire mais ne connaît pas : savoir sans conscience n’est que ruine de l’âme raconte « Un cantique pour Leibowitz ».

Tout comme Jung et tant d’autres, ces curieux de l’esprit moderne, n’ont-ils pas redécouvert ce que les Sages, les Anciens essayaient de nous dire dans les métamorphoses de l’esprit ?

L’initiation donne l’accès à quelque chose qui n’est pas un savoir acquis par un savoir ajouté aux autres savoirs, l’initiation est quelque chose qui n’est pas révélé par un tiers mais qui est vécu au plus profond de son être où chacun découvre son propre VITRIOL qui lui révèle, à lui : le corps charnel, l’âme ET l’esprit.

« Je suis» est né de la réunion de deux corps et est prisonnier de cette naissance d’en bas. Il le reste jusqu’à la deuxième naissance, celle du haut. Ce «je » est l’expression (par la parole et le son qui sort de la bouche grâce à la langue et le palais buccal), de l’âme (les sentiments) et de l’esprit (l’intelligence). Qu’est en est-il de la qualité ? Le « Je suis » n’a rien à voir avec ce « moi-je » que l’on entend communément en réunion et qui n’est qu’un succédané d’un égo mal connu, parfois confondu avec la personnalité « mana » de Jung.  Ce « moi je » est le symptôme d’un manque de confiance en soi que l’individu compense par une prise de position qu’il veut faire admettre à son entourage afin d’exister face aux autres. Ce « moi-je » s’aperçoit, parfois, que le bonheur n’est pas d’être avec les autres, au sein d’un troupeau, en s’enfonçant vers le dégoût de lui-même dans un égo étroit et isolé. Personne n’est là pour le suivre, pour lui donner la bénédiction, en dire du bien. Ce personnage n’est pas une Lumière pour les autres, il n’est pas aimé mais craint. S’il est attentif, ce voyageur aura sa première révélation, négative, certes, mais décisive. L’erreur est formatrice et le pardon rédempteur. D’où vient ce manque de confiance en lui et donc, par extension logique, dans les autres, si ce n’est un manque de connaissance de lui-même ? « Connais-toi toi-même et tu connaîtras l’univers et les dieux » En sachant se lire l’homme saura lire la nature.

Voilà qu’apparaît le temps du voyage intérieur, du voyage subtil et initiatique vers une lumière apaisante.

Que nous enseigne le tableau ci-dessous ? Nous voyons le Christ – nous même – contre l’Axis Mondis (l’Axe du Monde). Il est attaché, la révélation peut le déstabiliser, le désarçonner, il peut retomber, c’est un choc. Sa vision lui montre des personnages qui peuvent représenter les Arts libéraux ou les 4 états de l’homme – l’inconscient siège des désirs, les intelligences, les sentiments, la concrétisation ou la manifestation sur le plan matière… Les positions des membres des personnages ont la forme d’une équerre. A l’arrière plan, un arc de cercle – le compas n’est pas loin. L’un d’eux tient à la main la lettre « Shin » qui symbolise la Force, la Confiance, le Feu. Ce feu qui brûle, qui détruit le négatif, l’ancien, le mal, elle est la Lumière… (cette représentation est visible partout où les Antonins se sont manifestés, ici à Notre Dame des Fontaines dans les Alpes Maritimes)

 

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Le voyageur est un homme qui avance devant lui et sa seule lumière provient du « Je » qu’il découvre en lui et qu’il exprime afin d’éclairer lui-même, d’abord, et les autres, puisqu’il sera suivi en tant qu’exemple. Ce voyage n’est pas simple et, comme je l’ai dit, aller à sa propre rencontre demande du courage ; du courage pour aller au-delà de soi-même en cohérence avec soi-même ainsi que de l’humilité. La tentation est grande d’essayer d’autres voies comme celles déclenchées par la drogue, l’hallucinogène, la folie des grandeurs, qui, une fois dissipés, ne montrent que le vide, la solitude, la tristesse, un immense trou noir - aussi profond que le tonneau des Danaïdes, dans un corps. Ce voyageur prend alors conscience de sa non-existence. Cet individu se trouve dans l’impasse. Il lui faut alors reprendre son bâton et retrouver la bonne voie.

Précédemment, je disais « naître de la parole, avons-nous songé à ce que cela évoquait ? »

Avant que la parole fût, il faut qu’il y ait eu la lumière. Avant, tout est noir et obscur. Puis arrive l’aurore, la lumière. Les formes et les couleurs réfléchissent cette lumière. Ce qui nous entoure prend alors consistance : nous voyons. Cette réflexion des formes et des couleurs nous fait réfléchir : notre regard sur l’objet de notre méditation réfléchit la lumière - la notre - portée sur lui. – ‘Si l’œil n’était « solaire », il ne pourrait pas apercevoir le soleil’ dit Goethe - En avons-nous conscience ? Alors maintenant je peux dire ce que je vois, ce que je pense, je m’exprime, le parle en connaissance de cause. Je viens de naître à nouveau. La substance et les attributs sont « la même chose ». Comme l’argile dans la main du potier devient vase ou plat, le fini découle de l’infini. Je concrétise par du visuel le subtil, l’impalpable de l’esprit, de l’idée. Je partage l’expression concrète de ma réflexion avec l’autre. La lumière cachée dans mon œil devient visible, perceptible par les autres. Lumière tout droit venue de mon esprit. Je projette concrètement ce que j’étais dans le noir et j’offre ce que je suis, avec mes couleurs, aux yeux des autres et à leur soleil.

Je ne peux m’empêcher de citer Spinoza : « Certes, comme la lumière se fait connaître elle-même et fait connaître les ténèbres, la vérité est norme d’elle-même et du faux. » (EthiqueII, Prop.43, Scolie)

Prenons néanmoins conscience, que le XVIII s’appelle aussi le Siècle DES Lumières, et non de la lumière. 

D’aucun qui s’exprime par le « moi-je » ne perçoit pas cela. Il va en guerre contre ceux qui ne sont pas conformes à sa vision. Le rouge combat le bleu, le jaune le vert, le carré le triangle, l’équerre le compas. Par contre celui qui s’exprime par le « je suis » ne se pose pas la question, il est et sait, il est au-dessus de ces contingences.

Il faut donc aller au fond de soi et comprendre ce qu’est le V.I.T.R.I.O.L. Il faut avoir ce courage d’aller vers soi, en soi. Nous sommes, tous, des porteurs de Lumière. Le sachant, nous pouvons donc aller vers l’Autre. C’est évident, oui, mais après ? Le voyageur de l’intérieur est celui qui s’aperçoit que ce qui lui manque le plus est lui-même, pas ce « moi-je » qui prend au départ beaucoup de place, mais LUI à la première personne et que personne d’autre ne peut penser, dire ou faire à sa place. En allant vers cet esprit, le sien, il rencontre l’obstacle, l’ombre qui lui barrait le chemin de l’expression personnelle. Balayer et vaincre cet obstacle est le plus grand combat qu’un humain puisse livrer : tuer son propre ennemi, c'est-à-dire la peur de son ombre, ce qu’il avait admis hier pour vrai et qu’il remet en question à la connaissance de son expérience, de sa raison et de ses sentiments. Ce faisant, il se réapproprie son « Je suis » dont d’autres l’avaient dépossédé hier en lui imposant des vérités qui n’étaient pas les siennes. Ce voyageur défait alors tout ce qui hier lui commandait d’obéir, il doit trancher les fils de marionnettes qui le reliaient à ses forces d’habitudes sans qu’il en soit conscient : il faut qu’il meurt à ses anciennes pensées pour renaître à lui-même, libre ! Libre comme Jonathan le Goéland.

Ce faisant, il renoue avec la capture de l’hippopotame au temps de la XVIII° dynastie Egyptienne (milieu du XIV avant JC). C’est l’incessante lutte entre Horus et Seth (l’hippopotame). Horus se transformera en St Georges avec l’avènement du Vatican . L’esprit doit vaincre la bête en nous. Cette bête qui ne vit qu’en troupeau, vassale du dominant du moment.

C’est le voyage que l’homme se doit de faire pour se débarrasser de tout ce qui lui est contraire, qui n’est pas lui. Pour être en cohérence avec sa vraie personnalité et sa vraie nature. Tel, lors de ce nouveau baptême, le voyageur efface tout ce qui n’est pas lui. Un sentiment de délivrance et de plénitude l’envahit : il est en paix avec lui-même et avec les autres voyageurs. Il a découvert qui il est, où il va et pourquoi. Il n’est plus seul, le « Je suis » l’accompagne partout où il se trouve. Naître d’en haut c’est pouvoir dire « je serai avec toi » et se dire « tu étais là et je ne le savais pas, « je suis celui qui est » avec toi. Le voyageur connaît le VITRIOL, il l’a aussi compris et il le vit en confiance et en conscience avec l’Autre. Il s’est révélé à lui-même. Enfin.

« Ce que nous serons n’a pas encore été manifesté » 1er Epitre de Jean 3.2

La première naissance est la réunion de deux sexes complémentaires orchestrée par un désir plus ou moins conscient. La seconde naissance est toujours voulue, volontaire et consciente (même si, parfois, son origine provient d’un mal être).

Voilà pourquoi entre l’Odyssée d’Homère et l’Homme réalisé, il faut faire ce (= SE pour voyage vers SOI-même) voyage. Il est une étincelle magique qui, jointe à d’autres, illumine le chemin de tous.

 

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13 juin 2011 1 13 /06 /juin /2011 14:42

 

L’amour conjugal, encensé dans le Cantique des Cantiques, doit être célébré comme un chant d’amour proclamant l’union de l’âme avec le Principe UN.

Il y a un moment où l’Homme souhaite, à tout le moins faut-il l’espérer, rencontrer « le secret des secrets », celui dont la révélation provoque un changement d’existence ainsi que de vision : une RE-naissance de l’homme à lui-même, une catharsis.

Selon comment le lecteur va lire et interpréter ce texte – le Cantique des Cantiques -, il comprendra d’une manière charnelle ou spirituelle. Si l’éveil spirituel s’est produit, alors l’intuition a déchiré le voile – le pot aux Roses – et l’homme pénètre le saint du saint, c'est-à-dire qu’il pénètre enfin dans l’arcane du secret où le Principe UN se révèle à celui qui en accepte la vérité.

Le Cantique des Cantiques est fidèle à la pensée et tradition juives. Rabbi Yossé nous rapporte que le roi Salomon entonna ce chant pendant qu’on bâtissait le Temple. Ce chant embrasse la Thora. Rabbi Nehemie dit : «  Bienheureux l’Homme qui pénètre dans les arcanes du Cantique des cantiques. Un tel homme plonge dans les profondeurs de la Thora, il atteint la sagesse suprême et il élève devant Dieu le présent, le passé et l’avenir. » Nous voyons donc qu’Israël, par ce Cantique, en célèbrant l’alliance d’une communauté avec Yahvé, célèbre alors l’alliance de CHAQUE Homme avec le Principe UN.

Dans le Cantique des Cantiques on parle du Baiser de l’Epoux et de l’Epouse qui signifie étreinte et extase. Il faut lire cette affirmation à plusieurs niveaux. Sur le plan terrestre, cela va de soi. Dans la pensée Juive, lorsque un homme et une femme s’accouplent, la Schekhina – la présence divine – plane sur eux : ils ne font plus qu’un. Comme en chacun d’entre nous, coexistent l’anima et l’animus qui ne font qu’un en nous. De même l’union du Principe UN – macrocosme – et nous-même – microcosme -. C’est l’épouse qui avec ses seins, allaite et nourrit les « âmes neuves »… Ce symbole, les seins découverts, est repris dans les statuts de femme ou sur les toiles de grands peintres : entrainant le peuple vers la liberté… ou la vérité sortant du puits (Tableau d’Edouard Debat-Ponsant).

Un seul point commun se présente entre l’individu charnel et l’individu spirituel : ils ne sont, l’un et l’autre, jamais rassasiés. Celui qui aime l’argent n’est jamais rassasié, celui qui aime la luxure n’est jamais repus, celui qui aime la gloire n’est jamais satisfait, écrit St Bernard dans son traité sur la Conversion des clercs. Quant à l’individu spirituel, lui non plus n’est jamais rassasié, car sa faim de connaissance s’accroit dans la mesure où, ayant compris ce qu’est le V.I.T.R.I.O.L., il aspire toujours à une union plus profonde.

Le symbole du Cantique des Cantiques n’acquiert son sens véritable que dans l’union de l’Epoux et de l’Epouse, du divin au terrestre. Sont unis l’extérieur et l’intérieur de telle sorte qu’il n’y a plus ni extérieur, ni intérieur, ni masculin, ni féminin. Le visible devient le reflet de l’invisible, le terrestre s’accorde au céleste et lui fait face. Le langage symbolique du Cantique des Cantiques a pour fonction de relier le charnel au spirituel, le terrestre au céleste, le visible à l’invisible.

Ce n’est pas évident, les sens de l’Homme sont inadaptés à l’invisible. L’individu ne croit que se qu’il voit – St Thomas.

Aux différents degrés de la  voie de cette restauration de la compréhension du symbole allant du charnel au spirituel, du perceptible à l’invisible, correspondent les diverses interprétations du symbolisme qui se placent sur un plan extérieur ou intérieur, terrestre ou céleste : un plan en miroir.

Je prends cet exemple – la nativité du Christ - pour expliciter mon propos.

L’individu charnel va méditer sur un enfant Jésus naissant dans la crèche d’une étable à un moment déterminé dans un lieu précis. C’est ce que le Nouveau Testament atteste. Lorsque l’individu ordinaire, à Noël, va regarder la représentation de la Nativité de l’enfant dans l’Etable, entouré de l’âne et du bœuf, dans l’église de son village, cette vision lui provoque une émotion passagère et suscite un sentiment d’affection qui disparaît, souvent, dès que la pensée quitte l’objet de sa réflexion. « La vie continue, on passe à autre chose. » Il en est de même pour certains Maçons qui sont entrés dans le Temple en « visiteurs », en se mentant à eux-mêmes et aux autres, trouvant là, enfin, matière à mettre leur ego en valeur. Certains timides, trouvent là, le moyen de s’exercer à parler en public, l’ancienneté aidant, à occuper un Office, puis devenant une Lumière de sa Respectable Loge, soupirant, après un  hypothétique parcours, au Vénéralat. Le Maçon devient enfin quelqu’un reconnu par ses pairs et il pense donc être consacré alors que l’Initié pensera la même chose en deux mots : cette langue des oiseaux, rarement utilisée au grand jour,  est toujours d’actualité.

L’individu spirituel méditera ce même symbole à un tout autre niveau. Pour lui, cette nativité figure l’union de l’humain et du divin, de la raison et de l’âme, de la raison et de l’intuition, et qui se poursuit dans chaque être. Le postulant Franc-maçon vivra, en réel, dans le Cabinet de Réflexion, puis durant la cérémonie de l’Initiation, cette métamorphose. Cette renaissance à soi-même constitue un état d’être, un mode de penser et d’agir et, donc, d’exister par la suite. Les rapports avec soi-même et les autres – tous les autres – deviennent différents, plus vrais parce que plus subtils et perçus au-delà des limites des sens. A partir de ce moment magique, tout nouvel Initié apparaît comme un Christophore ou, pour le moins, en capacité de le devenir. La révélation de cette présence du V.I.T.R.I.O.L dans l’individu crée un nouveau mode de relation, de connaissance et d’amour à l’égard de lui-même, d’autrui, du Principe UN, de l’univers dans sa totalité. « Là où il naît – l’Homme conscient – il se manifeste » dit St Bernard. La subtilité universelle, la communion subtile remplacent la prison corporelle en mariant l’esprit à l’infini où toute notion de limite de temps et d’espace s’efface d’elle-même, disparaît naturellement puisqu’elle n’a pas de raison d’être.

Prenons un autre exemple appréhendable : celui du soleil.

L’individu ordinaire se tiendra au soleil extérieur, visible dans ses bienfaits et aussi sous son aspect néfaste pour la sécheresse qu’il occasionne ou par la brûlure de la peau sur la plage.

L’individu spirituel considère le soleil dans sa réalité externe mais il sait aussi qu’il ait un autre soleil, celui qui illumine l’homme intérieur qui éclaire sa propre terre, sa propre concrétisation.

Si le soleil extérieur féconde et fait germer fleurs et fruits, le soleil intérieur possède sa propre fécondité, il engendre les fruits de l’esprit. L’individu conscient, en qui le soleil intérieur se lève, éclaire non seulement sa propre terre mais propage sa clarté et sa bienfaisance sur son environnement. De même que le vent se charge dans la nature d’entraîner le pollen, le souffle de l’homme conscient répand le germe non sur les fleurs mais dans le cœur de l’homme.

 

 

Regardons cette douche mystique que nous a léguée l’Egypte Ancienne. Le Soleil baigne le Pharaon de ses bienfaits. N’est-ce pas ainsi que cela se passe lorsque l’homme conscient s’abandonne au calme de sa psyché et visualise ce soleil qui l’inonde qui lui révèle la solution qui attend de se matérialiser, de se concrétiser ?

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Quelques mots pour orienter le lecteur : Soleil, Terre, Esprit, matérialisation, anima, animus etc… Ici le soleil régénère l’esprit de l’homme.

Comme nous le constatons, le symbole appréhendé à un niveau spirituel devient pont, présence, langage universel, vie conçue dans un tout ordre : celui de l’éternité et il est compris quel que soit le « dieu » de l’homme spirituel puisque celui-ci est principe UN. Le symbole de l’homme ordinaire est privé d’écho, avec l’homme conscient, Initié, le symbole est VERBE créateur et puissant, vivant et lumineux.

Le symbole se présente à tous, il s’offre au regard avec la même magnificence de sorte que le soleil éclaire le bon ou le  méchant. Le choix relève de chacun d’entre nous, de nos appétits, de la qualité de l’amour que nous portons, de la liberté de choix. Si le symbole est rarement envisagé dans la profondeur de son contenu, c’est uniquement parce que ces hommes s’en détournent ou qu’ils ne le remarquent pas, souvent trop occupés au sein du troupeau des hommes à glorifier leur ego, préoccupés par le paraître. L’homme est toujours le même, il préfère l’avoir à l’être, le « moi-je » au «je suis », le profane au sacré, le terrestre au céleste… Pauvres êtres handicapés par la barrière de leurs sens limités, parfois atrophiés et ignorant que ceux-ci sont restreints – par rapport à l’animal.

Quand à l’homme spirituel qui appréhende le mystère du symbole et le vit en lui-même, il n’émet pas le vœu de s’écarter de la collectivité, il souffre de ne pas pouvoir partager son trésor. Ce n’est pas lui qui s’écarte d’autrui, c’est autrui qui s’écarte de lui. Cet homme possède une connaissance : il est le pèlerin de St Jacques de Compostelle, de la Jérusalem céleste et, de ce fait, voué à une marche ascendante. Il est relié au monde de l’invisible dans lequel il se meut, il sait qui il est, il sait d’où il vient, sait où il va. Sa certitude relève de sa foi en lui-même et ses actions le démontrent : le professeur dans son enseignement, l’artiste le témoigne dans la pierre qu’il sculpte ou le peintre dans les couleurs choisies pour son tableau...

L’homme ordinaire, lui, tourne son regard vers le ciel dont il attend clémence et protection telle devant «Sainte Marie-Majeure » la statue de Monseigneur de Belsunce qui était l’Evêque de Marseille durant la peste de 1720. Châteaubriand, relate dans ses Mémoire d’outre-tombe : «  Quand la contagion commença de se ralentir,

 

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Monsieur de Belsunce, à la tête de son clergé, se transporta à l’église des Accoules : monté sur une esplanade d’où l’on découvrait Marseille, les campagnes, les ports et la mer, il donna la bénédiction, comme le pape à Rome, bénit la ville et le monde ». Il est vrai, déjà, que les échevins (les conseillers municipaux de l’époque) ne furent pas à la hauteur de la situation sur ce désastre sanitaire.

Le symbole, que l’homme conscient connaît, crée un rapport entre la source originelle de l’homme et sa finalité. C'est-à-dire, comme nous venons de le montrer que le symbole conduit l’homme de son origine à son terme, cette origine et ce terme étant l’un et l’autre de nature du Principe UN.

Le symbole est un langage particulier que seul l’homme conscient peut comprendre, peut éveiller et rendre plus appréhendable. Il traduit l’inexprimable. Comment traduire la beauté du soleil ? L’arbre de la connaissance pour les Soufistes ? L’arbre de vie pour les Chrétiens ? (dont il existe une représentation à la Cathédrale la Majeure à Marseille) Comment communiquer à autrui la puissance du Principe UN ? Pour que le Logos se révèle il faut le matérialiser dans la pierre, l’architecture, la peinture, la couleur. Ces formes, ces couleurs résonnent en chacun de nous en un écho subtil et éclairant, nous interpellent. Qu’importe le support, il faut lui donner une forme qui dévoile l’intraduisible et jette un pont, trace une nouvelle route, ouvre un nouveau réel entre deux dimensions : le soi à soi-même, le soi au Principe. Dans la mesure où il se présente comme un langage révélant une connaissance, il est dévoilement d’une marche ascendante dans la connaissance et la compréhension.

Le symbole se présente comme un absolu. Pour le saisir, il convient d’éprouver en soi-même une soif de la connaissance, une ouverture constante, une soif de comprendre, de s’identifier au message. Lorsque cette approche imprègne peu à peu le découvreur comme une onde bienfaisante, le symbole livre son contenu, il se révèle rendant ainsi à l’homme sa dimension originale.

Pour Jung, le symbole se situe au centre de la psychologie. Il unifie le conscient et l’inconscient, l’avenir et le passé. De cette actualisation il donne un présent appréhendable, bien qu’en l’occurrence les dimensions en aient été magnifiées pour ses plus grandes satisfactions spirituelle et paix intérieure. Pour chacun de nous, selon son niveau de compréhension, le symbole détermine une préfiguration de l’évolution du sujet qui contemple le symbole que celui-ci soit matérialisé dans le Temple ou qu’il se manifeste par le rêve nocturne ou l’intuition. Ici interviennent les éléments qui constituent l’homme conscient, à savoir le plan physique, le plan émotionnel, l’inconscient, le mental, le causal et le spirituel. (déjà décrit dans l’approche de la PNL : cf ce blog) que l’homme ordinaire ignore. Nous y incluons les archétypes de l’inconscient collectif. Jung poursuit : «Aucun symbole n’est simple, car le symbole recouvre toujours une réalité complexe qu’il est difficile d’exprimer en une seule fois. Mon ami Guy Tarade, spécialiste du symbolisme, l’imagine semblable à l’oignon que l’on épluche, une première pelure en cachant une seconde et ainsi de suite ou semblable aux poupées russes - (Initiés, symbolisme et lieux magiques – ISBN 2-84461-020-X). Telle la science pure, le symbolisme est une science impersonnelle. Rappelons-nous Platon qui a eu recours à la symbolique de la Caverne pour nous expliquer comment l’homme ordinaire fonctionne. (cf dans ce blog « les méfaits du groupe….)

Le symbole se présente comme un signe signifiant, il est signe de l’invisible, du spirituel. Il révèle tout en protégeant. Ainsi le symbole dans sa réalité profonde atteste la présence du divin, il cerne le sacré, il est comparable à une révélation. Il est universel, il transcende l’Histoire, qu’il soit primitif, Egyptien, juif, chrétien ou maçon : l’homme conscient est partout identique dans sa condition humaine, sa quête est la même. L’initiation est la  naissance à la vie spirituelle et donc la naissance à l’homme conscient. Dans le Cantique des Cantiques, l’Epoux – le Principe UN – s’adresse à l’Epouse – l’âme de l’homme conscient – cette invitation « Ouvre-moi, je suis déjà en toi-même, mais ouvre-moi pour que je sois en toi avec plus de plénitude. Ouvre-moi afin que je puisse accomplir en toi une nouvelle entrée. Je te donnerai la rosée d’un nouvel élan d’amour… Je ferai tomber goutte à goutte sur toi les secrets de ma divinité. Dans le Christ en Gloire sur le fronton de nos cathédrales l’amande sacrée s’offre, l’intérieur du fruit apparaît.

Le symbole  est un mode de langage qui suscite un état de conscience. Celui qui le saisit, le lit, s’en imprègne, parvient à un autre échelon de l’échelle cosmique, il change de plan subtil, de plan de lumière.

M-M Davy dans Initiation à la symbolique romane (ISBN 2-08-081019-7) nous dit : l’expérience du symbole devient ainsi une expérience spirituelle ; elle est délectation, dilatation du cœur, tressaillement intérieur, épanouissement de l’âme… délectation et épanouissement qui vont donner l’ivresse de l’Harmonie, de la sérénité enfin retrouvée et réconciliée avec notre nature première… Cette expérience s’achemine de clarté en clarté, c'est-à-dire de symbole en symbole vers la lumière.

Victor Hugo affirme que les cathédrales dissimulent dans les replis de l’art gothique, des mystères autres que les grands mystères chrétiens dont elles sont la représentation muette et cependant imagée. La cathédrale est un livre d’images dont les illustrations sont parfois ruinées par le temps.

Là où l’homme ordinaire ne voit que représentations religieuses reflétant des scènes de l’Ancien ou du Nouveau Testaments, l’homme conscient déchiffre dans la pierre des messages de la Connaissance. Il faut reprendre le Mystère des Cathédrales de Fulcanelli pour en goûter toute la saveur.

Plus près de chez nous, à Marseille, il y a l’abbaye de Saint Victor, un des grands sites sacrés de France. Descendons dans la Crypte. Depuis la nuit des temps, les pèlerins y vénèrent Notre Dame de Confession plus connue sous le nom de Notre Dame de Fenouil. Derrière ce terme ce cache ND de Feu Nou – du Feu nouveau…. A la Chandeleur, elle est habillée de vert, elle reçoit en offrande des cierges de même couleur. En alchimie, le vert représente le Spiritus Mundi (esprit du monde). Cette couleur est celle de l’émeraude et donc représente le saint Graal….

 Un peu plus loin, aujourd’hui occulté au regard averti, un pilier que nous avons pu photographier Guy Tarade et moi-même où le Serpent solaire féconde l’Ovule terrestre. Cela n’est pas sans évoquer le Soleil qui baigne de ses rayons le Pharaon.

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Le symbole,  telle la Belle au bois dormant, ne demande qu’à être réveillé… Ce livre d’images, sculpté dans la pierre nous révèle à nous même. Au centre du triangle délimité par la Connaissance, le Vouloir et le Pouvoir (sur soi-même) se trouve « Doat » au centre de l’Arbre de vie cher à l’homme conscient.

En Grèce, le symbole (sumbolon) était constitué de deux morceaux d’un objet brisé, de sorte que la réunion, par un assemblage parfait, constituait la preuve de leur origine commune et alors reconnue et légitimée. Il est aussi un mot de passe. Il se réduit à un sens caché qu’il signifie et que l’initié saura lire, déchiffrer en tout état de cause. On peut dire qu’il représente le terme visible d’une comparaison dont l’autre terme est invisible.

A l’homme ordinaire de rassembler les deux morceaux afin de devenir un homme conscient.

 

 

 

 

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10 janvier 2011 1 10 /01 /janvier /2011 15:19

La tradition celtique dans l’ Art Roman.

 

La Tradition celtique comme toutes les Traditions fait appel au symbolisme. Le symbolisme trouve son origine dans les Mythes. Les Mythes sont, comme chacun sait, une affabulation métaphorique qui dit une grande Vérité.

 

 

Circonférence de Gwenwed divisée par 9  = pied druidique soit 0,31415

Surface du carré ayant pour périmètre la longueur de la circonférence AHRED     (0, 44965) est le même que la surface du cercle Annoum qui inscrit le carré         (0, 45239)

 

 

 

img903

 

 img904.jpg

Circonférence du cercle = base du triangle.

Hauteur du triangle = rayon du cercle

Angle du triangle = 18° + 144° + 18°

 

 

Surface du cercle = surface du carré

144° : 2 = 72°

144° - 126° = 18° : 2 = 9°

angle de 126° donne la quadrature du cercle à 0, 009 près

1+4+4 = 9

1+2+6 = 9

 7+2= 9

 

999 grand symbole

 

 

Mercure Gaulois   Son nom est Lug

     Lugdumum est Lyon

     il existe une statue au Puy de Dôme

 

Bellénus               Apollon gaulois

   

Ognus                   le Verbe créateur

   

Epona                   déesse réservée au chevaux

   

      

Cernunos    Dieu de la Fertilité et de la terre fécondée 

                     symbolisée par   le Cerf (Il existe

                     une   représentation au Puy en Velay à côté

                     de la pierre qui « guérit » table dolmanique.



L’origine        Pays situés entre les 45 et 50 ° de latitude Nord

                      30° de longitude ouest.

                     ( Pour mémoire les religions abrahamiques se sont développées

                       aux alentours du 30° latitude Nord et 45 -50° longitude Est)

 

La Fleur de Lys   Elle rappelle le Trident de Poséidon, symbole de la

                           lumière en blanc

 

Sanglier              représente le Druide vivant seul dans la forêt, il

                           symbolise

                           la Science et la Connaissance

 

Ces deux symboles ensembles peuvent traduire «  la lumière viendra de la Science ou / et de la Connaissance.

 

Le cheval         emblème solaire

emblème alchimique en tant que 1ere oeuvre

noir avant le lys puis le soleil

Le cheval appartient aux deux mondes, son rôle est à la fois terrestre et céleste. Ô sa signification sera différente selon que le cheval est blanc ou  noir.

 

Le coq              symbole rattaché à Hermès

Dieu lumière et patron des Gaules

Il annonce par son chant matinal le retour de la lumière et de la vie.

 

Serpent            symbole de la wouivre, le 5° élément

Il représente la puissance créatrice du monde matériel. Rien  ne se faisait sans lui. Il est le fluide cosmique, l’Ether, la lumière astrale et le Grand Principe créateur et divin qui reliait le Ciel et la Terre. Son union avec les autres éléments crée la Vie, le mouvement et l’Esprit. Le Barde dit qu’il est plus petit  que les plus petits et plus grand que les Monde parc qu’il est la subtilité et la Puissance. La wouivre est le fil reliant mystérieusement le monde humain au monde divin, la lumière qui est à l’origine de la création de la matière vivante. La wouivre est l’élément essentiel et immatériel issu de Dieu ou Dieu lui même, indispensable à la transformation de toutes choses. Il peut être représenté avec une tête de Bélier, il exprime alors la Lumière unie à la vie.

Une excellente représentation de la Wouivre et du Serpent est gravée dans les soubassements de l’Abbaye forteresse de St Victor à Marseille.

 

Le Dragon       Le serpent est quelque fois représenté par le Dragon. Il

                       participe aux 4 éléments : eau où il vit en partie, il se

                       déplace sur la Terre, il vole dans les airs, il crache du

                        feu. Il représente le verbe incarné, médiateur entre le

                        Ciel et la Terre 

                       Un souvenir existe dans le site de Draguignan, la ville du

                       Dragon où un magnifique dolmen est encore intact où la

                       wouivre se fait encore sentir. Elle est appelé « Pierre de la

                       Fée »

 

Croissant de lune symbolise la féminité et l’Immortalité

                       La Vierge est souvent représentée debout les pieds dessus

 

Dana                Elle est la Déesse Mère des Celtes. Créatrice,

                        protectrice et distributrice de la Vie. Elle est à l’origine

                       de l’apparition de nos Vierges Noires ( La plus belle

                       représentation des Vierge noire provençale se trouve

                        être à Marseille). Elle se fête le 25 Juillet (Ste Anne)

                        Il y a une corrélation entre Dana, le Coq, et le Dragon

 

Gui                  Il symbolise la Lumière. Il se cueillait à la fin des

                       jours le plus cours et au moment où ils recommencent

                       à grandir. Equinoxe d’hiver le 25 décembre.

 

Spirale            Par son mouvement de rotation, elle symbolise la

                        puissance maternelle et la force de la nature (Elle

                      peut être ascendante ou descendante. De magnifiques

                     spirales sont représentées au Palais des Papes en

                      Avignon.

 

Croix ansée    Elle symbolise le signe de Vénus. Elle est composée du

                     TAU et du disque solaire considéré comme croix de

                     Vie Vénus (terre) sortant de l’eau pour se faire féconder

                    par le Soleil. à l’air. De magnifiques peintures de Bréa

                      symbolisant cette croix de vie existent à Cimiez à

                    Nice La plus belle des représentations est l’église ou la

                     cathédrale.

 

Coeur         Organe essentielle de la Vie la Tradition celtique le représente

                    par le chaudron où l'élabore le philtre de Vie et de Puissance. 

                     C'est l'Esprit qui donne la vie.

 

Eglise           Elle a la forme d'une croix de vie ou ansée. elle est orientée

                     Ouest - Est avec son entrée principale tournée vers l'Occident,

                      l'abside vers l'Orient. En entrant, le dévôt marche ainsi vers le

                     Soleil levant, i.e vers la Lumière. Celle-ci n'éclaire jamais le côté

                     nord, (la Rosace est l'oeuvre au noir, pour éclairer de tous ses

                     feux de Rosace Sud la Lumière au zénith -oeuvre au blanc).Enfin

                     le soleil couchant rougeoie - c'est l'oeuvre au rouge.

 

Croix de St André  Sur une des branches toutes les lettres de l'alphabet grec

                       qui vient de la terre, sur  l'autre branche, toutes les lettres de 

                       l'alphabet latin - héritage celte qui nous vient de l'Océan

                       rencontre de l'eau et de la terre = expression de vie. C'est aussi

                       un symbole féminin.

 

Le Tristel       Symbole qui a été vraisemblablement repris par le

                       Compagnonage est caractérisé par les trois aspects trinitaires

                       inséparables :

                       Opératif   :       puisque le métier est l'instrument même de la

                                                manifestation,

                        Esothérique :  du fait que les oeuvres sont réalisées sur des

                                                 tracés régulateurs secrets,

                        Mystique       : parce que ces tracés régulateurs étaient

                                                commandés par l'Intention. Cette Intention

                                                appartenait au Maître de l'Ouvrage, les Tracés

                                                régulateurs au Druide puis au Maître d'oeuvre.

 

L'Abbé ou l'Evêque - qui a remplacé le Druide - mais n'en continue pas moins la construction de l'Edifice commence par justifier son Intention par le moyen d'une Dédicace. Il use des lettres de l'Alphabet sacré qui lui donnent des valeurs numériques et produisent un théme dédicatoire géométrique et ésotérique. (Ce phénomène est traité dans une autre réflexion) On sait, en effet, que les alphabets anciens sont caractéristiques par le fait que chaque lettre correspond à une valeur numérique (Voir St Augustin). L'Alphabet grec contient 24 lettres et le latin 26 avec les lettres J - la dixième - et le Z  - la vingt sixième.

 

L'Alphabet sacré (Dédicace) n'est pas autre chose que la Caballe primitive et occidentale remplacée plus tard par la Caballe hébraïque.

 

Amande    Elle est caractérisée par 2 ternaires inversés qui par l'octaèdre

                   qu'il forme donne le nombre 48

                  L'Amande symbolise le secret de la Lumière émanant de Dieu.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

                            Séparons ces 6 branches en 2 partiesg et l

Le symbole g contient beaucoup de choses : c’est le gui

c’est les 3 V : Voie, Vie, Vérité

c’est les 3 rayons du druidisme

l   lambda grec et Lance et commencent par L

g     gamma grec et Graal commencent par G

 

Sept            unit la Trinité aux 4 éléments de la matière, unit donc l’Esprit et la

Matière.

La croix druidique, le cercle Gwenwed est imagé par 7 épis de 11 grains inclus dans le carré de 17 formé par le croisement des branches de la croix. Le cercle d’Abred est décoré de 24 feuilles de gui. Le produit de ces nombres 7, 11, 17, 24 donne le nombre de 31416, i.e. p.

 

Huit            Nombre de la vie spirituelle, nombre des attributs d’ Hermès

Symbole des 2 serpents, du caducéeEtoile à 8 branches qui guide les Mages est issue de la croix druidiqueLe symbole gaulois.

 

Neuf :          vient d’une triple manifestation

Trinité = accomplissement

neuf est le nombre de la lune, c’est le reflet du soleil

 

Attention tous ces nombres peuvent avoir d’autres significations symboliques, nous en convenons et apportons des précisions dans une réflexion plus complète sur la question des « Nombres ».

 

Autres nombres :

 

24               Division du triangle équilatéral en 6 triangles semblables et pour

                    les 4faces du tétraèdre

 

48               nombre synthétique de la Genèse ( Terre et Ciel), est le produit

                    de16X3

16 nombre du nouveau Testament

 

144             = 16 X 9 = émeraude du Graal

c’est un polygone de 16 côtés X 9 qui représente les 9 gouttes du sang du Christ.

 

528             Est le nombre des Sciences secrètes

La somme de ce nombre est 15, 0 est la quinzième lettre de l’alphabet est représente 0 ou zéro pour le non initié.

C’est aussi 11 fois le nombre de la Genèse.

 

2618            C’est le rapport du cercle au carré

Pour le comprendre dessinons un double carré de 500X1000 unités

1000  X500 = 1618                  

  

 

 

       500                 1000                     1618                    

                                                                                     = 2618

2618 - 1000 = 1618 = nombre d’Or.

 

Les nombres 528 et 2618 ont un facteur commun : 22

22 correspond au nombre de lettres hébraïques

24 correspond au nombre de lettres grecs

46 correspond au nombre de lettres sanscrit

 

Nous savons que la plus ancienne mesure est la coudée « éduenne » qui mesure    0, 6545.

Si on multiplie 6545 par 4 on trouve 26180 ou 2618 (en élevant le zéro)

Otons 1000 cela égale le nombre d’Or comme nous l’avons vu

Multiplions 2618 par 12 on trouve p 3,1416

 

Ces nombres symboliques ont contribué à exprimer des formes qui se retrouvent tous dans le tracé régulateur de St Bénigne à Dijon : 8, 16, 24, 48 ainsi que nombre 72 moitié du nombre 144

 

 

8                                             img907-copie-1.jpg

16

24

48 etc....

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                      

 
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