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9 décembre 2010 4 09 /12 /décembre /2010 12:58

Le Plan Physique

Il faut se rappeler que les sensations qu'il reccueille viennent de l'extérieur et vont vers l'intérieur et c'est là qu'il va les interpréter subjectivement comme vraies selon la perception strictement personnelle de ses sens.

Ce plan correspond à l'infrastructure de sa perception, à ce que l'homme peut expérimenter avec son corps physique, depuis le fonctionnement implicite de ses systèmes internes jusqu'à la prise de conscience de ses sensations.

 

 Sa perception se constitue dés sa naissance en utilisant l'ensemble de ses sens. Elle permet à l'homme de dire: « je suis, je vois, je goûte, je sens, je touche, j’entends, j'ai conscience de mon corps et de ce qui l'entoure » – sensations physiques et aussi son environnement culturel et personnel. Elle se situe au niveau du « je » du corps physique et est apparentée au subconscient biologique, culturel et personnel par les différents sens.

   Espace visuel :

 Les quantités d’informations fournies par les yeux sont innombrables. Le nerf optique contient 1.2 million d’axones (fibres) alors que le nerf cochléaire n’en contient que 30 000, soit environ 40 fois plus de neurones que le  nerf cochléaire. Ce qui fait que les yeux recueillent milles fois plus d’info que n’en donnent les oreilles. L’oreille est efficace dans un rayon de 6 mètres environ. A 30 mètres la communication reste possible à la condition que le rythme soit plus lent comme pour la communication téléphonique. Au-delà de cette distance, la communication audible devient problématique, voire nulle. Par contre, l’œil peut sans aide extérieure enregistrer une extraordinaire quantité d’information dans un rayon de 100 mètres et demeure encore un moyen de communication efficace à 1 km et demi.

Au niveau de la mer, à la température de 0° centigrade la vitesse du son est de 330 mètres/seconde et les ondes sonores sont audibles à des fréquences de 50 à 15.000 cycles à la seconde. La vitesse de la lumière est de 300 000 km/seconde et le rayon lumineux est visible à des fréquences de 1015 cycles à la seconde. A une distance de 400 mètres, la barrière sonore est pratiquement indécelable. On peut avancer qu’en général, l’information visuelle est moins ambiguë et mieux centrée que l’information auditive. Cependant, une exception majeure est fournie par l’aveugle qui apprend à sélectionner les hautes fréquences acoustiques pour localiser les objets qui l’entoure. Il faut savoir aussi que le son se transmet 4 fois plus vite dans l’eau que dans l’air.  

 La vision périphérique permet de percevoir les mouvements sur les côtés quand le sujet regarde droit devant lui. Cet endroit est moins pourvu en cellules nerveuses, la vision est moins nette, plus grossière, ce qui privilégie la perception du mouvement. Son angle de perception est d’environ 90° d’une ligne qui passe par le milieu du crâne. Les yeux sont en perpétuels mouvements très rapides, et bien que la vue ne soit ici d’une très grande précision que sur un angle d’un degré, l’œil va saisir une infinité de détails, de couleurs, de formes, de volumes.

 La vision stéréoscopique permettrait de percevoir les profondeurs défendent certains ;  d’autres pensent qu’elle représente une des dimensions de l’expérience visuelle de l’individu. James Gibson (psychologue de l’Université de Cornel –USA-) distingue non pas 1 mais 13 systèmes différents au moyen desquels l’homme en mouvement (un sportif en action, un aviateur, un pilote sur route…) obtient la perception de la profondeur. De plus les perceptions sont différentes entre l’Orient et l’Occident. L’occidental perçoit les objets mais non les espaces qui les séparent alors qu’au Japon, les espaces sont perçus, nommés et révérés sous le terme de « ma ».

Les yeux passent en général pour la source majeure d’information que possède l’homme. Cependant il ne faut pas oublier le rôle informatif propre. Car un regard peut aussi punir, encourager ou établir une domination. La taille des pupilles peut traduire l’intérêt ou le dégoût.  

L’homme apprend en voyant et ce qu’il apprend retentit à son tour sur ce qu’il voit. Ce qui explique sa puissance d’adaptation et le parti qu’il tire de son expérience passée. Sa perception de percer à jour ce qui « est derrière le visible » prouve que l’expérience lui apprend à modifier sa perception. James Gibson distingue le champ visuel et le monde visuel. Le champ visuel est constitué par des structures lumineuses sans cesse changeantes et enregistrées par la rétine dont l’homme se sert pour construire son monde visuel. Au cours de ses déplacements dans l’espace géographique l’homme a besoin des messages de son corps (kinesthésique, thermique, ouïe) pour assurer la stabilité de son monde visuel. A défaut de ceux-ci un grand nombre d’individus perdent le contact avec la réalité et peuvent tomber dans l’hallucination. On le remarque parfois chez les jeunes addictés aux jeux virtuels de l’informatique.

Espace olfactif

Il n’est pas développé chez l’Occidental. L’emploi de plus en plus répandu de désodorisants, tant dans les lieux publics que privés, et sur les corps eux-mêmes, diminue notre espace olfactif. Cela affecte notre mémoire dans la mesure où les odeurs ont le pouvoir d’évoquer des souvenirs beaucoup plus profonds que les images et les sons. Ceux qui ont eu des troubles d’amnésies, suite à un accident, le savent bien. La mémoire olfactive est puissante : combien d’anciens ont dit un jour « bon sang ce parfum – de pain, de café, de fruit… - me rappelle mon enfance ! »  

L’odeur est à la base d’un des modes les plus primitifs et des plus fondamentaux de la communication. Les mécanismes de l’odorat sont de nature essentiellement chimique. Combien savent que l’odorat permet de différencier les individus et aussi de déchiffrer leur état affectif ? Combien savent que les éternels amoureux repèrent les cœurs esseulés grâce aux phéromones que nous dégageons à notre corps défendant ? Les systèmes d’information chimique du corps possèdent une spécificité et une précision qui leur permettent d’épouser parfaitement le corps et d’en assurer son fonctionnement dans un vaste champ de circonstances. En France, par exemple dans les villages les jours de marché, chacun savoure les parfums de café, des épices, des fruits et légumes, des volailles fraichement plumées qui s’exhalent contribuant par ces sensations olfactives évocatrices et prometteuses à créer une excellente ambiance de rencontre, une impression de vie, de chaleur. En Provence, les cuisines sont étroites et petites, alors que dans les régions plus au nord, la pièce commune est la cuisine. En Provence, la douceur de l’air – parfumé à la lavande, le mimosa, l’olive, le pin - prédispose les réunions amicales à l’extérieur, ce qui n’est pas le cas dans un climat plus rude. Dans d’autres milieux, certaines personnes plus conscientes que d’autres peuvent détecter l’odeur de la colère chez l’autre à une distance d’au moins 2 mètres. Ainsi, par exemple certains hospitaliers reconnaissent l’odeur particulière du schizophrène. Les Arabes eux, reconnaissent une corrélation entre l’humeur d’une personne et son odeur. Culturellement il est une pratique courante chez eux de « baigner » autrui de son haleine.

L'espace kinesthésique et thermique :

J’ai évoqué plus haut que l’espace kinesthésique était indispensable à la vue. Par exemple, au Japon, il manque cruellement de vastes horizons et les habitants vivent dans une sévère promiscuité. Les Japonais ont appris à tirer parti des petits espaces. Leurs jardins ne sont pas conçus pour la vue uniquement, un nombre peu commun de sensations musculaires participe à la saisie d’une promenade dans un jardin japonais. La notion d’espace est alors comprise ici. Aux USA, lorsqu’on interroge les bureaucrates américains sur le besoin d’espace, ils indiquent 3 zones « mentales » :

1° la surface immédiate de travail qui comprend le bureau et la chaise,

2°un ensemble de points situés à portée de bras de cette surface,

3° les espaces définis par la limite que l’on peut atteindre en s’écartant de son bureau pour prendre un peu de distance, par rapport à son travail sans se lever.  

Nous constatons que cette distance privée du bureau n’est pas la même en France. Plus ce « territoire » appelé bureau est vaste, plus le locataire est important. Nous retrouvons ce phénomène dans les hôtels où la surface est fonction du prix de la nuit et qui est « calibrée » en fonction de « l’importance » qu’a, de lui-même, le locataire. Un hôtel « F1 » n’a rien à voir avec la chambre d’un Palace. Pour un couple, les heurts corporels sont plus fréquents selon l’espace loué. Une gêne peut s’instaurer si l’horizon est rapproché ou le plafond bas, dans ce cas, une sensation d’écrasement est parfois perceptible.

Les espaces kinesthésique et thermique : ils sont, en général, étroitement liés. Une des facultés de la peau est d’émettre et de détecter les rayons infrarouges. Les états émotifs de l’homme fonctionnent par modifications thermiques de la peau sur différentes parties du corps. Ces états se traduisent par des modifications du flux sanguin, que chacun peut percevoir lorsque son vis-à-vis rougit. Chez les Africains, noir de peau, l’on perçoit cet afflux par le grossissement de la veine frontale dans la région des tempes. On perçoit l’élévation thermique chez l’individu de 3 manières :

1° détecteurs thermiques cutanés si 2 personnes sont proches l’une de l’autre,

2° par l’hyperesthésie olfactive (les parfums fleurent plus forts lorsque la température s’élève)

3° par l’examen visuel.

Il n’est pas rare qu’une femme perçoive l’état affectif de son compagnon jusqu’à près de 2 mètres de distances dans le noir, elle repère ainsi la colère, le désir, et bien d’autres sentiments… que les épouses ou les amantes se défendent de révéler et tiennent à garder secrets. Ben voyons !

En soi, le rougissement du visage dans la colère ou l’embarras, la tache rouge entre les yeux – parfois – indicatrice du « feu intérieur », la transpiration des paumes de la main, les « sueurs froides » de la peur ou l’embrasement de la passion ne sont pas des valeurs anecdotiques. La température est un facteur important dans la façon dont nous vivons l’expérience de la foule et de l’entassement. Par exemple, lors des heures de pointe dans le métro, où odeurs, vue, espaces, chaleur et toucher s’entremêlent, les influences chimiques se mélangent et influencent les émotions de tous et de chacun. La chaleur corporelle est très personnalisée et elle est associée, pour nous humains, à l’intimité comme aux expériences de l’enfance. Le sentiment de gêne ou d’humanité se transmet plus facilement par le toucher que par les yeux. Un regard « brûlant » a souvent besoin d’un toucher pour être conforté.

Il peut y avoir une fusion entre deux êtres lorsqu’un approche l’autre de très près en le regardant dans les yeux et en lui prenant la main. N’est ce pas ainsi que la maman peut communiquer la sécurité à son enfant par exemple ? Le toucher, de tous nos sens, est le plus personnel, le plus intime.

L’extrême sensibilité de la peau aux changements de température et de texture nous apporte deux facultés sensorielles dont le rôle consiste à signaler à l’individu les changements affectifs survenant chez autrui et à lui fournir sur son environnement une information d’une nature particulièrement personnelle. Au-delà du toucher, du physique, l’émotion passe. Le sentiment de l’espace est lié au sentiment du moi qui est à son tour en relation intime avec son environnement.

Ainsi, certains aspects de la personnalité liés à l’activité visuelle, kinesthésique, tactile, thermique peuvent voir leur développement dans la psyché inhibés ou stimulés par l’environnement sans que la personne en ait conscience. Prenons un exemple professionnel : un collaborateur convoqué par son chef pour une explication sur son travail et, par ailleurs, observons deux amants se regardant dans les yeux sur le balcon au clair de lune… Ceux-là sont dans l’incapacité d’écouter la musique pourtant bien présente dans la salle de bal attenante.

Tous les hommes normalement constitués voient, entendent, sentent, goûtent et touchent ce qui les entoure, c’est ce qui leur permet de comprendre – individuellement - comment l’homme perçoit son environnement.  Les "graduations" à l'intérieur de chacune de ces perceptions sont communément admises dés lors qu'il semble nécessaire de les différencier. Par exemple, quand deux hommes parlent de la couleur rouge, même si le mot que chacun utilise pour la nommer est strictement identique, ils ne s'entendent que sur une sensation visuelle supposée commune, associée à une certaine plage de longueurs d'ondes dans la bande des fréquences des couleurs du spectre solaire.  

Supposée seulement car il existe les daltoniens, qui, incapables de "voir" cette couleur, parviennent néanmoins à la différencier, à la percevoir, comme une nuance d'une autre couleur, ce qui les rend très difficile à dépister ! Il est clair que, dans ce cas, la couleur rouge d'un daltonien sera forcément différente de celle d'un "homme normal"! Cependant, lorsque l’on effectue le test des couleurs de Lücher, un daltonien n’est pas gêné lors de ses préférences dans le choix de ces couleurs et il réagit comme un individu percevant normalement cette gamme d’ondes.

Néanmoins, avant de continuer, posons donc l'hypothèse que nous soyons tous des daltoniens qui nous ignorions!

Le vocabulaire lié à ce niveau de réalité est ambigu car fondé sur des perceptions qui semblent communes et reconnues par l'ensemble des humains. Or ce n’est pas le cas. Ses limites sont données par le besoin de différenciation évoqué précédemment qui peut cependant être totalement variable d'une culture à une autre : Par exemple, les Amérindiens n'ont que trois mots pour décrire l'ensemble des couleurs du spectre solaire alors que les Esquimaux en ont inventé 27 pour décrire la neige !

Derrière chaque mot de la "légende" se cache, en général, une réalité qui peut être ressentie donc partagée par l'autre : il y a donc peu de sujets de discorde autour de l’expression de la légende tant qu'Amérindiens et Esquimaux ne se rencontrent pas !...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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