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19 août 2011 5 19 /08 /août /2011 16:17

Schéma et synthèse sur le fonctionnement de l’individu.img542.jpg

La mémoire, la vigilance et l’attention

La mémoire : le premier de ces mécanismes concerne la notion même de « mémoire » que nous avons évoquée sans préciser ce qu’elle recouvrait. On peut dire que, grâce à la mémoire, l’individu n’est pas obligé d’apprendre et de réapprendre chaque geste ou processus intellectuel à chaque fois qu’il se retrouve devant un fait similaire.

En A.P.S. on parlera de mémoire du mouvement en constatant que l’individu est capable de conserver et de reproduire un geste appris dès qu’il en ressent la nécessité lors d’un match.

Si le mécanisme responsable du stockage et de l’utilisation des souvenirs est connu, on ne sait pas comment fonctionne la mémoire. Plusieurs théories essayent de l’expliquer :

Hyden (1955) précise que le stockage s’effectuerait par modification de certaines molécules de l’ADN, ARN. D’autres neurobiologistes parlent d’engrammage : l'engramme est la trace biologique de la mémoire (trace ou artefact mnémonique) dans le cerveau.

Ce que l’on sait par contre est qu’il n’existe pas d’organe localisé dans le cerveau où serait stockée la mémoire. Certaines structures du cerveau se verraient impliquées dans des rôles différents. Le tri des informations met en jeu les formations axiales (circuit de James PAPEZ), ces formations participe au tri et également à la relance des informations sensorielles. Le stockage solliciterait davantage le cortex associatif cérébral (bibliothèque des souvenirs).

La mémoire qui présente donc plusieurs fonctions pourrait se définir comme étant une activité cérébrale où s’associent :

     Des processus dynamiques, mise en mémoire des expériences nouvelles et évocation des expériences passées,

     Des processus statiques, conservation – sans aucun doute – sous forme codée, des traces de ces expériences.

Le schéma ci-dessus met en évidence plusieurs mémoires que  l’apprenti va utiliser :

     La mémoire sensorielle à court terme : les informations qui arrivent au cerveau à partir du jeu des diverses sensorialités ne seront conservées que durant un laps de temps très court (une seconde environ),

     La mémoire à court terme : certaine de ces informations seront conservées plus longtemps, elles solliciteront la mémoire à court terme. Ici la trace mnésique est plus marquée, l’information est conservée durant une période plus longue. Selon l’importance de l’information elle peut durer entre 30 secondes, 1 mn et parfois plusieurs minutes. Par exemple la position de son adversaire à un moment donné et retenir les consignes du moniteur sur un point tactique précis s’il se présente.

     La mémoire à long terme : qui est capable d’enregistrer, de stocker de façon durable et dans leur complexité, des séquences de la vie de tous les jours et ce dans tous les domaines.

Nature des informations stockées : ce qui est stocké, lors d’un apprentissage sportif,

est l’ensemble des informations qui renseignent et définissent le geste en cours

d’apprentissage. Ces informations diverses, de modalités sensorielles et de nature

différentes, peuvent s’organiser en :

     Informations sur la forme du mouvement à apprendre, c’est à dire des éléments concernant son organisation (diverses sensorialités seront alors sollicitées comme la vision et aussi la sensibilité kinesthésique). Egalement de la liaison entre les éléments – enchaînement de séquences, de temps forts et faibles, accélération etc.

     Information sur sa situation dans le contexte général – les éléments qui entourent l’apprenti ou le sportif, la structure dans laquelle il se trouve, ses relations avec son environnement, etc.

     Information  sur le but recherché c’est à dire le résultat à obtenir – c’est à dire rester en équilibre sur une barre parallèle, lancer le ballon dans le panier, etc.

Vigilance et attention

Il existe, comme nous venons de le voir, plusieurs mémoires responsables du stockage de l’information. Ce qui est intéressant est de comprendre aussi comment cette mémoire va transformer l’information en souvenirs. Cela dépend de plusieurs facteurs dont la vigilance et l’attention.

La vigilance. Nous avons tous une petite idée de ce que veut dire ce terme. On peut dire aussi que c’est une tension de l’esprit et les psychologues parlent d’activation de l’esprit qui entraîne une élévation du niveau de vigilance. « c’est une capacité physiologique permettant une activité adaptative ».

On peut résumer ainsi : une augmentation de l’activation entraîne une augmentation de la vigilance qui entraîne à son tour une mobilisation des processus nerveux cérébraux. On dit alors «avoir toutes les antennes dehors» - c’est le cas lors de l’écoute active du thérapeute envers son patient. On sait, aujourd’hui, repérer, par diverses techniques, les différents niveaux de vigilance.

On sait aussi que pour qu’une information soit conservée, il faut qu’elle soit accompagnée d’une élévation du niveau de vigilance.

Cette élévation se fait selon le jeu de plusieurs facteurs :

     L’intensité du stimulus,

     La  nouveauté du stimulus réveille le cerveau, produit une sorte d’état vigile, de tension spécifique. Par exemple employer des termes propres à un visuel à une personne du type auditif équivaut à un coup de tonnerre. (voir le VAKO sur ce blog)

     La charge émotionnelle qui est souvent un facteur déterminant, en rapport avec les émotions, la motivation, la coloration affective du message. La perception émotive du moniteur par l’apprenti est primordiale.

Il faut savoir que l’état de vigilance est un état de réactivité de tout l’organisme à tous les stimuli présents. La vigilance amplifie les différents messages qui arrivent au cerveau, ce dernier en facilite le stockage.

L’attention s’accompagne aussi d’une élévation du niveau de l’activité perceptive, motrice, mentale. Si la vigilance se présente comme une sorte d’état de tension généralisée, l’attention suppose une sélectivité. On parle de « sélectivité de l’attention ». On le voit particulièrement en classe selon les matières étudiées. Comme on peut le constater alors, s’il faut un certain état d’éveil, il y a une orientation spécifique.

Ex : je suis attentif aux paroles du moniteur, au comportement du partenaire, à l’oiseau qui passe dans le ciel à ce moment-là, je ne suis attentif qu’à une chose à la fois. Par contre lorsque je suis vigilant lors d’une épreuve qui compte pour moi, je suis dans un état de tension qui met en garde  vis à vis de plusieurs facteurs – ambiance, milieu, partenaires, adversaires, le public qui me regarde…

L’attention peut se définir comme une « orientation mentale sélective comportant un accroissement de l’efficience dans un certain mode d’activité avec inhibition des activités concurrentes ».

On est attentif à une chose après l’autre, elle suppose une focalisation sur un aspect à la fois. Cependant on peut supposer aussi que l’on puisse prendre en compte différents facteurs. On parle alors de déplacement de l’attention. De la parole du prof qui va écrire sur le tableau une formule mathématique par exemple. Ce déplacement de l’attention entraîne aussi une augmentation accrue de l’attention. Un autre aspect qui mérite d’être souligné : l’aspect quantitatif qui entraîne l’accroissement de l’attention.

Nous avons parlé de sélectivité de l’attention et de déplacement pour souligner la nécessité, dans la perspective de l’apprentissage, de balayer tous les éléments d’une situation donnée.

Il faut maintenant évoquer le maintien de l’attention qui n’est pas une faculté inépuisable. Au delà d’une certaine limite – en fonction de l’âge, du sujet – le maintien de l’attention n’est pas illimité. On a pu mesurer l’attention des élèves du primaire jusqu’au collège. L’élève supporte entre 20 à 40 % seulement du temps d’attention requis par les séquences éducatives normales. Les courbes d’attention fructueuses culminent à 3 minutes et s’effondrent au-delà de 8 minutes. Attention, ceci est une moyenne. En cours particulier, nous avons constaté que certains élèves étaient capables d’une attention soutenue qui dépasse les 60 mn. J’ai réussi le maintient de l’attention d’un élève pendant 4h d’affilées l’avant veille d’un oral du bac. Comme on le voit la durée de l’attention n’est pas illimitée. Il nécessite pour le moniteur ou le professeur d’élaborer une pédagogie de l’alternance. L’alternance oscille entre exigence d’attention et phase de relâchement, d’application sur la base de sollicitation diverses de formes ludiques, spontanées, etc.

En résumé, nous savons que l’élève sportif ne peut faire attention à tous les stimuli qui lui parviennent, il doit faire le tri. Acquérir un automatisme gestuel lui permettra de libérer son cerveau pour se concentrer sur une autre attention spécifique à acquérir. On sait, par expérience, que l’individu qui cherche à faire attention à plusieurs choses en même temps est voué à l’échec moteur. Cet échec se traduit par l’expression d’une motricité inadaptée, par de la maladresse.

Maladresse parce que :

     Le pratiquant n’a pas mobilisé suffisamment son attention sur un fond de vigilance nécessaire,

     Le pratiquant fait attention à des indices peu judicieux pour réaliser son action motrice (mauvaise sélection des signaux),

     Le pratiquant oriente son attention sur plusieurs choses à la fois,

     Il ne faut pas oublier celles qui sont relatives aux différentes étapes du « fonctionnement de l’individu ».

Les facteurs influençant l’apprentissage

la motivation

On peut dire que la motivation a une valeur énergétique : c’est ce qui pousse, incite, conduit l’individu à entreprendre, à agir, à maintenir ses efforts dans une direction donnée. La motivation est considérée comme un facteur essentiel, décisif, de tout apprentissage et l’apprentissage sportif n’échappe pas à la règle.

Qu’est ce que la motivation ?

Approche psychogénique

PIAGET fait plus référence à l’affectivité qu’au concept de la motivation qui jouerait un rôle énergétique et aussi à un aspect lié à la connaissance (dimension cognitive). Ces deux aspects sont liés, quoique distincts.

Approche biologique de la motivation

L’Homme est un être de désirs, de pulsions et d’affect. Henri Laborit.

Le système nerveux et son rôle

Les différentes découvertes en neurobiologie nous font comprendre que :

1) la seule raison de l’être est d’être, d’exister,

2) la fonction du système nerveux est :

·        d’agir sur l’environnement,

·        d’en contrôler les caractéristiques au mieux des intérêts de l’individu et de son équilibre biologique, « l’homéostasie », qui est de maintenir l’équilibre biologique de la cellule,

·        de maintenir la structure cellulaire de l’individu, donc d’assurer sa survie.

A ces fins l’individu hérite :

1) de l’avoir biologique de ses deux parents selon les lois de Mendel, la « méiose ».

2) de l’acquis par l’apprentissage de la vie grâce aux habitus primaire et secondaire,

3) et des expériences vécues.

Ce que l’Homme engramme dans son système nerveux, depuis la naissance à son insu, et ce qui, en fait, module une personnalité unique mais aux comportements souvent prévisibles.

Le programme génétique de l’Homme aboutit au système nerveux, qui comprend les systèmes endocrinien, neurovégétatif, etc. Le système nerveux se renseigne sur l’environnement externe grâce aux organes des 5 sens, et régule l’harmonie cellulaire au mieux pour l’individu.

Ce système nerveux s’adapte aux nécessités vitales du maintien de la survie de l’individu, de son équilibre biologique :

1) par son pouvoir de mémorisation, c’est-à-dire d’apprentissage,

2) de reconnaître ce qui est bénéfique ou non à la concrétisation de ses désirs



Les motivations pulsionnelles canalisées par les contrôles, les apprentissages, les automatismes socioculturels seront à l’origine de l’imaginaire ou créativité, fonction spécifiquement humaine qui permet de transformer l’environnement. Actuellement, cet environnement agit plus sur l’individu que l’individu sur l’environnement, c’est ce qui le motive pour interpréter celui-ci et créer.

Dès qu’un individu ressent un déséquilibre, il va tenter de le combler en mobilisant toutes ses facultés, son énergie pour rétablir ce qui, momentanément, a été compromis. Le désir de boire, de manger, sucré ou salé, froid ou chaud sont des appels du corps à satisfaire notre équilibre interne. Ce phénomène existe aussi au niveau motivationnel. Nous verrons tout à l’heure avec A. Maslow les différents besoins que l’homme doit satisfaire.

Par exemple, nous savons que de nombreux pratiquants justifient leur engagement par le plaisir qu’ils ont à bouger mais aussi par une volonté à se dépasser. Or le dépassement de soi consiste souvent à aller jusqu’au bout, à malmener momentanément les fonctions physiologiques et psychologiques. Dans ce sens, la motivation ne peut se justifier par la notion d’homéostasie car elle est alors génératrice de déséquilibres acceptés mais où les bienfaits sont supérieurs aux désordres : on se sent mieux dans sa peau en ayant transpiré car on fait partir les toxines du corps



Approche psychologique, à partir des notions de besoins

On sait maintenant que l’individu ressent un certain nombre de besoins qui vont le motiver (souvent d’une manière inconsciente) à faire cela…. L’individu va donc se motiver pour entreprendre une action spécifique en vue de l’obtention d’un résultat.

La motivation est productrice d’énergie à partir de besoins et d’impulsions, elle s’aligne sur un but et se traduit par un comportement.

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